22.01.2011


La dette publique américaine a aujourd'hui atteint le niveau inimaginable de 14.000 milliards de dollars, soit 78% du PIB.

Ce graphique historique montre comment on en est arrivé là, et qui en sont les principaux responsables.

Entre 1940 et 1945, la dette a quadruplé pour financer la guerre mais en restant à un niveau très modéré.

Sous les présidences successives de Truman, Eisenhower et Kennedy, la période de 1946 à 1969 est marquée par une absolue stabilité.

L'assassinat de John Kennedy est le point de basculement de l'histoire des Etats-Unis. C'est à partir de ce moment que les gouvernements seront davantage au service d'intérêts privés que de l'intérêt général. D'où l'augmentation de la dette qui va suivre...

Avec Lyndon Johnson, il y a un léger frémissement, avec 2 hausses pendant ses 5 années de mandat.

C'est avec le républicain Richard Nixon que commence l'augmentation régulière de la dette, avec une hausse chaque année, le déficit budgétaire devenant une habitude. Tout en restant à un niveau encore raisonnable, la dette va ainsi doubler avec Richard Nixon et son vice-président Gérald Ford qui le remplace en 1974.

Avec les années 80, on entre ensuite dans l'ère du "libéralisme" et des gouvernements entièrement au service des intérêts privés (à savoir les banques, les multinationales et les élites économiques).


Ronald Reagan et George H.W. Bush, les deux présidents qui ont amorcé la ruine du peuple américain  
Avec Ronald Reagan et George Bush père, la dette va s'envoler, multipliée par 4 en 12 ans. Leur politique ultra-libérale s'est traduite par de fortes réductions d'impôts pour les plus riches et pour les grandes entreprises, et ces cadeaux fiscaux ont été payés sur le dos de la collectivité en creusant la dette. La bourse a très bien compris le hold up qui était en cours et à qui il allait bénéficier. Sous la présidence de Reagan, le cours du Dow Jones a lui aussi été multiplié par 4, passant de 750 à 2900 points.

Pour les bénéficiaires de cette politique, le gonflement de la dette a un triple avantage: la baisse de leurs impôts, la réduction des capacités futures d'intervention de l'état dans l'économie, et une rente que les contribuables ordinaires doivent verser aux banques sous forme d'intérêts (ce qui se traduit par une réduction des prestations sociales et par la privatisation ou le démantèlement des services publics, au plus grand profit du secteur privé).

Sous la présidence de Bill Clinton, la dette continue d'abord d'augmenter au même rythme puis il parvient quasiment à la stabiliser pendant son second mandat.

Mais avec l'arrivée au pouvoir de George W. Bush, l'augmentation de la dette va aussitôt repartir pour littéralement exploser, afin de financer de nouvelles baisses d'impôts ainsi que la guerre en Irak et les profits qu'elle représentait pour les industries pétrolières et militaires auxquelles l'administration Bush était étroitement liée.

Avec 5000 milliards supplémentaires de dette en 8 ans, George W.Bush a surclassé tous ses prédécesseurs, achevant en apothéose le travail de son père et de Reagan.

Enfin, la crise financière est arrivée, inévitable résultat de 3 décennies d'ultra-libéralisme, de déréglementations et d'appauvrissement des citoyens ordinaires qui ont fini par ne plus pouvoir rembourser leurs emprunts immobiliers, ce qui a conduit à la crise des "subprimes". Le hold up de l'argent public a alors pris des proportions inédites, avec plus de 2000 milliards donnés aux banques avec en prime les intérêts, l'argent ayant été emprunté auprès de ces mêmes banques, celles-ci ayant le pouvoir de prêter de l'argent qu'elles n'ont pas. (voir le documentaire "L'argent dette")

Comme on le voit, ce sont les présidents de droite (républicains) qui ont été les champions du creusement de la dette, et plus particulièrement ceux qui ont conduit les politiques les plus "libérales". Au palmarès des pires responsables, on trouve les présidents les plus à droite et les plus dévots du libéralisme: Reagan, Bush père et Bush fils.

Désormais, la situation des Etats-Unis est plombée car à ces niveaux, la dette devient une spirale infernale qui ne peut que se creuser, avec des revenus de l'état réduits par la dépression économique, et des remboursements et intérêts qui ne peuvent être payés que par des emprunts supplémentaires, quelles que soient les bonnes intentions éventuelles des gouvernements présents et futurs.


Dernière minute: En 2011, le déficit budgétaire américain devrait battre un nouveau record à 1500 milliards de dollars (soit 40% des dépenses publiques financées par l'endettement), après 1400 milliards de dollars en 2010.