La Bhagavad Gîta
A la fois guide de sagesse et récit cosmologique, la Bhagavad-Gîta est l'un des principaux textes sacrés de l'Inde, avec les Vedas et les Upanishad.
Ecrit en sanskrit il y a 2500 ans, ce texte offre des recoupements saisissants avec les théories les plus récentes de la physique quantique et de l'astrophysique, au sujet du Big-Bang, de la structure de l'univers, ou la nature énergétique et probabiliste de la matière.

Traduit du sanscrit par Anne-Marie Esnoul et Olivier Lacombe
Editions du Seuil, collection Points-Seuil

Extraits  
 

"Tout ce monde vivant est sous-tendu par moi
dans mon état non-manisfesté.

A la fin d'un éon,
tous les êtres vont à cette mienne nature,
puis, au commencement d'un éon,
je les émets à nouveau.

Maîtrisant ma propre nature cosmique,
j'émets encore et encore tout cet ensemble des êtres, malgré eux et par le pouvoir de ma nature.

C'est par moi, son surveillant,
que la nature enfante l'univers.
Et voilà la raison pour laquelle l'univers existe."
(Chant IX, 4-15)

 

"Considère que tous les êtres ont cette double nature comme matrice.
Je suis l'origine mais aussi la dissolution de l'univers entier"
(VII, 6)
 

"Enveloppé de ma magie et de mon pouvoir yogique, je ne suis pas visible à tous. Ce monde égaré ne me reconnait pas comme le Non-né, immuable."
(VII, 25)

"C'est par l'activité des qualités constitutives de la nature qu'en toute occasion les actes s'accomplissent. Mais si elle se laisse égarer par le moi factice, l'âme pense qu'elle en est l'agent. Cependant, celui qui connait la double série des qualités constitutives et des actes se rend compte qu'il s'agit simplement d'une action des qualités sur les qualités; en conséquence il ne s'y attache pas.

Egarés par les qualités de la nature, les hommes ordinaires s'attachent aux activités de ces qualités. Faibles, ils n'ont de la vérité qu'une connaissance parcellaire."
(III, 27,28,29)

"Cette mienne magie, divine et constituée par les "qualités naturelles", est inscrutable. Ceux qui s'abandonnent à moi, ceux-là vont au-delà de cette magie."
(VII, 14)


"Ceux qui, s'appuyant sur moi travaillent à se libérer de la vieillesse et de la mort, ceux-là connaissent le Brahman, le domaine entier du Soi, la totalité de l'agir.

"Ceux qui me connaissent dans le domaine des êtres, dans celui des dieux, et au moment de la mort aussi, ceux-là, l'esprit unifié, me connaissent."
(VII, 29-30)

"Celui qui me voit partout et qui voit le Tout en moi, je ne suis jamais perdu pour lui et il n'est jamais perdu pour moi."
(VI, 30)

"Allons! Je vais maintenant t'exposer mes divines manifestations, en m'en tenant à l'essentiel, ô meilleur des Kuru, car mon expansion est illimitée.

Des créatures je suis le commencement, la fin, et le milieu.

Je suis la mort qui emporte tout, la source des choses à venir.

Je suis le sceptre de ceux qui maîtrisent les peuples, l'art politique des conquérants, le silence des secrets, la connaissance des connaissants.

Et quelle que soit la forme de tout être, je le suis. Il n'est pas d'être, mobile ou immobile, qui existe en dehors de moi."

(X, 19-39)

"Je suis le but, le soutien, le seigneur, le témoin, la demeure, le refuge, l'ami, l'origine, la dissolution, la permanence, le réceptacle, le germe, l'immuable.

C'est moi qui réchauffe, retient, ou laisse aller la pluie; je suis l'immortalité et la mort; c'est moi qui suis l'Etre et le Non-Etre."

(IX, 18-19)

"Jugement, connaissance, savoir exempt d'engagement, patience, vérité, maîtrise de soi, plaisir et douleur, existence et non-existence, crainte et sécurité, non-nuisance, équanimité, contentement, austérité, libéralité, honneur et déshonneur, toutes ces manières d'être, dans leur diversité comme dans leur singularité, viennent de moi.


Quand on connaît réellement cette procession et ce pouvoir yogique qui sont miens, on est unifié par un yoga inébranlable; sur ce point il n'y a pas de doute."

(X, 4-7)

Je suis le principe de toute choses; c'est de moi que tout procède. Ceux qui avec cette conviction m'adorent sont sages et doués d'une pensée profonde.

L'esprit fixé en moi, leur souffle vital fondu en moi, s'éclairant mutuellement, me racontant sans cesse, ils sont satisfaits et bienheureux.

C'est à ces hommes constamment unifiés, mes adorateurs affectueux, que je communique cette discipline du jugement qui les fera parvenir jusqu'à moi.

- Pour manifester ma compassion à leur égard, moi qui réside en leur être même, avec le flambeau de la connaissance je chasse les ténèbres nées de l'ignorance.

(X, 8-11)

"Je vais maintenant énoncer ce connaissable par la connaissance de quoi on obtient ce qui est immortel: le Brahman sans commencement, suprême; on le dit ni être, ni non-être.

Les propriétés de tous les sens le manifestent, mais il est dépourvu de tout sens, sans attachement, il porte tout et, sans qualité, il expérimente les qualités.

Extérieur et intérieur aux êtres, immobile et mobile, à cause de sa subtilité il est incompréhensible; il est loin et il est tout proche.

Indivisible, il se présente comme divisé entre les êtres. (...)

On le dit lumière des lumières, par-delà les ténèbres; il est la connaissance, l'objet de la connaissance, et le but de la connaissance. Il demeure dans le coeur de chacun en particulier."

(XIII, 12-25)

"Chaque fois qu'il naît un être,
animé ou inanimé,
sache que c'est par l'union du champ
et du connaisseur du champ."
(XIII, 12-26)
 

"Les êtres qui ont une forme, ô fils de Kuntî,
en quelque matrice qu'ils se produisent,
le grand Brahman est leur matrice commune."
(XIV, 4)

 
"Tout l'univers que voila, d'êtres mobiles ou immobiles,
est égaré par tous ces modes d'existence et ces comportements.
(VII, 15)
 
"Celui qui voit vraiment, voit le Souverain Seigneur
résidant également dans tous les êtres périssables
alors qu'il est, lui, impérissable.

Voyant le seigneur établi partout de la même manière, (...)
il atteint le but suprême.

Quand il vient à découvrir que la distinction entre les êtres se fonde sur l'unité et n'est qu'une simple expansion de celle-ci, alors il accède au Brahman."

(XIII, 27-30)

"L'homme qui, abandonnant tous ses désirs, va et vient, libre d'attachement, ne dit plus: "C'est à moi", ni "Je"; celui-là accède à la paix."
(II, 39)
 
"C'est par l'attachement à l'acte que les ignorants agissent. Le sage doit agir tout pareillement, mais sans attachement, ne visant que l'intégrité de l'univers."
(III, 25)
 
"Celui dont toutes les entreprises sont affranchies du désir et d'attentes intéressées, c'est lui que les gens avisés noment un sage, lui dont l'agir est brulé par le feu de la connaissance.
Abandonnant tout attachement au fruit de l'acte (...), ne demandant et n'attendant rien, le Sage a beau agir, il n'est pas lié."
(III, 39-43)

 
"Celui dont le bonheur, la joie, la lumière, résident en lui-même et non plus en des choses extérieures, cet ascète accède à l'apaisement en Brahman."
(V,24)

"Satisfait de ce qu'il reçoit par hasard, ayant surmonté les couples des contraires, exempt d'égoisme, toujours le même dans le succès comme dans l'insuccès, il a beau agir, il n'est pas lié."
(IV, 22)

"L'ascète en qui tout mal a disparu, qui se discipline et s'unifie lui-même sans cesse, atteint aisément le bonheur infini: se confondre en Brahman."
(VI, 28)

Le coeur libre d'attachements extérieurs, ce qui est son vrai bonheur, il le trouve en son intérieur. L'âme unifiée dans l'union au Brahman, il jouit d'un bonheur impérissable."
(V, 24)

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