Etat d'urgence pour la planète

1998, 2002, 2003 et 2004, années les plus chaudes depuis le début des mesures météo
Les 10 années écoulées sont les plus chaudes jamais enregistrées depuis le début des mesures en 1861, a annoncé l'Organisation Météorologique Mondiale (OMM). L'année 1998 a été la plus chaude depuis le milieu du 19ème siècle, suivie par ordre décroissant par 2002, 2003 et 2004.

"Nous avons observé une très nette tendance au réchauffement ces 30 dernières années principalement à cause de l'augmentation dans l'atmosphère des émissions de gaz à effet de serre", a expliqué James Hansen, climatologue de l'institut Goddard à la NASA pour les études spatiales.

Selon l'agence, le réchauffement est désormais tel qu'il affecte les saisons en les rendant plus chaudes de façon permanente.

La courbe des températures est éloquente sur l'accélération du réchauffement climatique...

La courbe des températures est exactement similaire à celle du taux de CO2 dans l'atmosphère. Loin de se ralentir, les émissions de CO2 s'accélèrent elles aussi

La multiplication des catastrophes naturelles
L'Organisation Météorologique Mondiale a aussi constaté que 2004 a connu un nombre inhabituel "d'événements extrêmes": vagues de chaleur, inondations, sécheresse et multiplication des ouragans et des typhons. Dans le Pacifique, le Japon a été victime de 10 typhons contre 6 en moyenne les autres années. Dans l'Atlantique, 15 ouragans se sont abattus sur les côtes, contre 9 l'année précédente, causant pour 40 milliards de dollars de dégâts aux Etats-Unis (soit 20 fois plus que les attentats du 11 septembre).

2004 a aussi été l'année la plus arrosée depuis quatre ans, avec de gigantesques inondations en Europe de l'Est, dans le Sud et l'Est des Etats-Unis, au Bangladesh, au Japon et au Brésil. Le réchauffement climatique accentue la sécheresse et la désertification dans certaines régions du globe, mais il provoque aussi une augmentation des pluies dans d'autres régions, en favorisant l'évaporation des océans et donc la formation de nuages.

La disparition des forêts
Les forêts absorbent le CO2 en le fixant dans le bois des arbres sous forme de carbone. Alors que les forêts ont la capacité de réduire le taux de CO2 dans l'atmosphère, elles sont détruites à une vitesse accélérée. Partout dans le monde, les surfaces forestières se réduisent sous l'effet de l'exploitation forestière, agricole, ou minière. Actuellement, 3 millions d'hectares sont détruits chaque année.
L'effondrement de la biodiversité
Les activités économiques de l'homme sont actuellement la cause de la 6è extinction massive de l'histoire de la Terre. D'après les prévisions, 25% des espèces qui existaient au début du 20è siècle auront disparu d'ici 2025. D'après le rapport de l'Union Mondiale de Conservation des Espèces (World Conservation Union, WCU), 12% des espèces d'oiseaux de la planète sont déjà menacées d'extinction. Un quart des mammifères, un tiers des amphibiens et 42% de toutes les tortues pourraient aussi disparaître d'ici la fin du siècle.

La disparition des glaciers
Autre conséquence du réchauffement climatique: la banquise recule, et les glaciers fondent, au point qu'ils auront peut-être totalement disparu d'ici 20 à 30 ans. Des Andes à l'Himalaya en passant par les Alpes, les scientifiques font partout le même constat: les glaciers fondent sous l'effet du réchauffement climatique, menaçant les ressources en eau de régions entières. De plus, la fonte des glaciers contribue à la montée du niveau des océans.

La disparition des glaces polaires
Au cours des 50 dernières années, la banquise a reculé de 20% en Antarctique. Les variations de température arctique sont 8 fois plus importantes lors des 20 dernières années que lors des 100 ans précédents. Les récents étés polaires plus chauds et plus longs ont également réduit la banquise du pôle Nord.

D'après les prévisions, les glaces polaires auront totalement disparu d'ici 2100.

 

Vers un emballement du réchauffement climatique
Plusieurs phénomènes convergents vont accélérer la concentration en CO2 et provoquer un emballement du réchauffement climatique.

- hausse de la consommation de pétrole du fait de l'entrée des pays émergent dans l'âge industriel et la société de consommation, et plus globalement, à cause de l'augmentation de la population mondiale (8 milliards d'habitants prévus en 2050)

- décision des USA et de la Chine de recourir davantage au charbon pour la production d'électricité, or le charbon produit encore plus de CO2 que le pétrole.

- accroissement des transports internationaux de marchandises du fait de la mondialisation et des méthodes de gestion à moindre coût des entreprises ("flux tendus" pour éliminer les frais de stockage)

- la déforestation libère le CO2 des arbres dans l'atmosphère tout en réduisant la capacité de l'écosystème à absorber le CO2 grâce aux forêts.

- la réduction des superficies recouvertes de glace (banquise polaire, neige et glaciers) à cause du réchauffement (plus rapide dans les zones polaires) a pour effet de diminuer l'albedo de la Terre, c'est à dire la clarté de sa surface et donc sa capacité à réfléchir vers l'espace les radiations solaires, dont les infra-rouges qui chauffent l'atmosphère.

- le réchauffement climatique va entraîner la fonte du permafrost (les terres gelées en permanence dans le grand nord), ce qui va provoquer la libération d'importantes quantités de gaz à effet de serre contenus sous ces terres gelées en permanence.

- Les océans ont un effet retard sur le réchauffement, à la fois en absorbant le CO2, et par échange de température entre l'air et les océans plus froids. Mais cette capacité à absorber la chaleur par échange thermique est limitée. Plus la température moyenne des océans se raprochera de celle de l'air, moins ils joueront leur rôle thermorégulateur.
Actuellement, la différence de température entre l'air et les océans est prolongée par la fonte des glaces polaires qui libèrent de l'eau glacée dans l'océan, un peu comme un glaçon refroidit une boisson dans un verre. Mais lorsque toute la glace aura fondu, il y aura un emballement du réchauffement des océans, et donc du réchauffement global. Il faudra alors s'attendre à des températures de 50 degrés l'été en Europe, comme l'ont déjà annoncé les météorologistes pour l'horizon 2050.

- Dernier accélérateur potentiel: le réchauffement des océans pourrait libérer vers la surface de gigantesques poches de méthane qui se trouvent actuellement au fond des océans à très grande profondeur. Le méthane produisant un effet de serre 10 fois plus puissant que le CO2, la libération du méthane océanique transformerait la planète en une fournaise, avec une désertification de l'ensemble des terres émergées à l'exception des zones polaires, avec une évaporation partielle des océans dans l'atmosphère, constituant une couche nuageuse épaisse qui ramènera à son tour l'équilibre (en refroidissant l'atmosphère et en augmentant l'albedo), le tout après quelques centaines de milliers d'années, la disparition de l'humanité et de 90% des espèces vivantes...

THEMES ASSOCIES
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